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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'ARCHITECTURE DE PARIS-BELLEVILLE
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Gilles DADI / Travail Personnel de Fin d’Etude
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Projet : Un pôle muséographique et un centre de culture catalane sur le site de Paulilles (commune de Port-Vendres, 66660).
Mémoire : La Méditerranée ou l'esprit d'une architecture (dans l'œuvre de Le Corbusier).
Directeurs d'études :
Laurent SALOMON, Architecte (projet)
Alain DERVIEUX, Architecte (mémoire)
Soutenance : Paris, 17 juin 2000 - Félicitations du Jury
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PROJET D'ARCHITECTURE
Pôle muséographique comprenant :
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Musée d'archéologie sous-marine (surface évaluée à 4500 m²)
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Musée de la voile latine, comprenant un espace d'exposition, des ateliers de restauration et de charpente ainsi qu'un ponton d'amarrage des embarcations navigantes. (surface construite évaluée à 1000 m²)
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Centre de culture catalane, comprenant des espaces de réunion des associations, une médiathèque catalane, un auditorium, un hall d'exposition ainsi que tous les espaces communs à l'ensemble du programme, soit : la partie administrative, les espaces consacrés à la recherche et la cafétéria (surface évaluée à 3000 m²)
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Parc de stationnement pour 200 voitures et 10 autocars.
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Ensemble de 3 logements de fonction.
Le contexte :
Le site de Paulilles, désormais friche industrielle, porte les vestiges de l'ancienne usine d'explosifs Nobel, fondée en 1870 et définitivement fermée en 1984.
Sur une vingtaine d'hectares, largement arboré, il est bordé à l'ouest par la nationale 114, reliant Port-Vendres à Banyuls sur mer, et la voie ferrée du Paris-Port-Bou.
Après avoir échappé à la voracité des promoteurs, qui projetaient d'y construire une marina et un port de plaisance, le Conservatoire National du Littoral en a fait l’acquisition en 1998.
Dernier site naturel de la côte rocheuse, dans un contexte de « tout privé » propre aux espaces du littoral méditerranéen, cet ensemble foncier se présente comme un enjeu majeur.
Au cœur de nombreuses problématiques, telles la dangerosité des installations vacantes, la dépollution nécessaire, la démolition ciblée de bâtiments, le maintien des accès à la plage, le stationnement, ou l’évocation de la mémoire des lieux…, il est au centre de toutes les attentions, et sous le feu des ambitions politiques.
Dans ce département à forte identité culturelle, (nous sommes en Catalogne Nord), il semblait alors pertinent de mettre en adéquation un programme culturel avec ce territoire exceptionnel, à l'abandon depuis une quinzaine d'années et que chacun souhaite pouvoir redécouvrir.
Le projet vise donc à rendre au public ce « territoire » littoral en proposant un programme d'identification culturelle fort, permettant une viabilité permanente du site et incarnant littéralement l’ancrage de la culture catalane avec la terre, la roche, la mer…autant d’éléments communs fondateurs.
En parallèle, il s'agit de produire une « ligne de force » du paysage, capable de constituer une identité formelle dans cet espace naturel, de créer une nouvelle relation d'ordre territoriale.
La volonté de préserver au maximum le caractère naturel du site et de s'adapter au plus près à la topographie a dicté l'organisation unitaire et la typologie poreuse du projet.
La figure se décompose en 3 éléments identifiés, prenant en charge et donnant du sens aux 3 éléments forts du programme :
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Le musée d'archéologie sous-marine, dans une ligne semi enterrée, orientée vers la mer,
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Le centre de culture catalane, dans une ligne haute, orientée vers la terre,
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Le musée de la voile latine, dans une position transversale, accompagnant le canal crée au bord bu bassin à sec.


L'ensemble de cette figure forme une boucle ascendante, organisée autour du grand hall central.
Dans cet environnement naturel exceptionnel, l'enjeu du projet consiste en l'ajustement d'une forme cohérente au paysage, permettant de mettre en place une ligne de mesure, telle une échelle graduante entre le bâtiment lui-même, son accès et sa place dans le territoire.
Cette ligne se matérialise donc par une passerelle paysagère de près d'un kilomètre, permettant de lier le bâtiment, le parc de stationnement (installé dans un pli du relief) ainsi que les logements de fonction.
Ponctuée par un point haut panoramique permettant d’embrasser le paysage à 360°, cette ligne installe une échelle graduée au paysage, instaurant un nouveau rapport topographique, une ligne de crête reliant les points hauts naturels.
Au final, le projet se présente comme une interface entre terre et mer, entre la forme et le fond, instaurant une logique publique de l'espace.
Le projet intègre également le maintien et la restauration du bâti existant remarquable (halles de travail, maison du directeur, ateliers, grande cheminée…) afin de conter l’histoire du lieu et d’en évoquer la mémoire (projet muséographique indépendant et propre à l’histoire de l’usine Nobel, évoquant les conditions de travail, les accidents mortels, les générations d’ouvriers…).
Le projet s’accompagne enfin de la réalisation d’un immense jardin paysager, préservant la totalité de la végétation existante, des prairies autant que des arbres remarquables, et permettant l’accès à la plage depuis le parc de stationnement.

