
Croquis d'étude




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MEMOIRE :
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La Méditerranée ou l'esprit d'une architecture (dans l'œuvre de Le Corbusier).
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Ce travail se propose de mettre en lumière la filiation sous-jacente de cette mer, berceau des civilisations, avec les préceptes de l'architecture moderne, tels qu'ils ont été théorisés puis appliqués dans l'œuvre de Le Corbusier.
Il s'agit alors, en négligeant toutes interprétations trop littérales de ces relations, de voir dans quelle mesure l'architecte s'est nourri, tout au long de son œuvre, tant architecturale qu'urbaine, de ce que l'on peut nommer « l'esprit de la Méditerranée ».
Cet « esprit » émerge de l'œuvre par ce que l'architecte a toujours proclamé : la quête de l'harmonie, s'appuyant alors sur les valeurs les plus humaines de l'architecture, celle, fondamentale, de la notion d'échelle et celle, plus spirituelle et finalement sociale, de l'architecture pour émouvoir.
Ces valeurs prennent littéralement sens lorsque Le Corbusier, se qualifiant lui-même de « profondément méditerranéen », explicite sa quête d'harmonie basée sur trois éléments fondateurs : Soleil, Espace, Verdure.
Soleil, Espace, Verdure, les matériaux purs de la Méditerranée...
Cet esprit, c'est peut-être également l'utopie de ses projets urbains, vouloir œuvrer pour une communauté humaine qui n'en demandait peut-être pas tant...
Dans un premier temps, il convient de revenir brièvement sur une histoire symbolique de cette mer, au fondement de la civilisation, et au sentiment d'appartenance culturelle qu'elle semble engendrer.
Le Corbusier, imitant la tradition du voyage en Italie et la copie du « beau » pour les architectes classiques, ne s'inspirera pas directement de ce qu'il est convenu de venir admirer. Il s'agira davantage pour lui d'une réelle immersion dans cette culture méditerranéenne, celle de tous les contrastes et des hommes et des lieux vivant en harmonie (voyage d'Italie, voyage d'Orient).
Il apparaît alors que pour lui, la Méditerranée devient un espace culturel et imaginaire de référence.
Peu à peu, il semble découvrir la justification de son intuition première, celle que l'architecture doit cesser de s'édifier sur les modèles du passé, hors des nouvelles réalités du monde, et doit être bâtie pour les hommes, à leur échelle, pour leur permettre de pouvoir vivre ensemble dans ce monde devenu moderne.
« Ce passé qui fut son seul maître », il l'observe sur les rives de la Méditerranée.
C'est dans l'étude des œuvres du passé et dans la contemplation de la nature que Le Corbusier semble avoir trouvé ses principales sources de réflexion et d'inspiration. Il n'admire pas les objets anciens en raison des temps écoulés, il veut en saisir la raison d'être, la logique et les voies de leur production ...

En cela, l'importance de la lumière, la façon de se protéger du soleil, la frontière intérieur/extérieur, la façon de se côtoyer et de cohabiter, d'envisager la ·nature comme un paysage... sont autant d'éléments déterminants qui enracinent implicitement son œuvre en Méditerranée.
Cette influence apparaît alors comme une lente imprégnation qui semble lui permettre de pouvoir affirmer, au terme de sa vie :
« Au cours des années, je suis devenu un homme de partout. J'ai voyagé à travers les continents. Je n'ai qu'une attache profonde : la Méditerranée. Je suis un méditerranéen, très fortement. Méditerranée, reine de formes et de lumière (...). »
Après avoir mis en exergue les facteurs manifestant cette pensée, ce travail s'attache à une étude chronologique des projets « physiquement » méditerranéens de Le Corbusier puis à l'analyse de trois projets urbains, Alger, Barcelone et Marseille, dont la conception, liant politique, projet social et poésie, semble emblématique de cet ancrage culturel.
Au terme de cette étude, il semble opportun de mettre en évidence, avec un regard contemporain, l'émergence d'une nouvelle culture méditerranéenne -de résistance- et de voir quel écho elle peut trouver avec l'héritage des idées architecturales, sociales et politiques de Le Corbusier.
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GD - décembre 1999
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Format 21 x 21 cm
130 pages
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Sommaire :
LA MER AU MILIEU DES TERRES
- Le Corbusier et la Méditerranée : une appartenance culturelle
- Les "sens" de la Méditerranée
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IMMERSION EN MEDITERRANEE : OBSERVATION, REFLEXION, INSPIRATION
- Le voyage d'Italie, 1907
- Le voyage d'Orient, 1911
- L'étude du passé et la contemplation de la nature
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UN ESPACE CULTUREL ET IMAGINAIRE
- La loi du soleil : élément de la permanence architecturale
- Un voyage sur la mer : Marseille - Athènes - Marseille, été 1933
- De la voûte industrielle à la voûte catalane
- Ronchamp, une mosaïque de fragments poétiques
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SYNTHESE DES INFLUENCES : 3 CAPITALES MEDITERRANEENES
- Alger, 1931 - 1942 : l'architecture est un paysage
- Barcelone, 1932 - 1936 : Le Corbusier et le GATEPAC, alliés en Méditerranée
- Marseille, 1943 - 1952
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LES PROJETS AU BORD DE LA MER : ETUDE CHRONOLOGIQUE
- Villa au bord de la mer pour Paul Poiret, 1916
- Maison Citrohan, étude d'implantation, Beaulieu-sur-mer (Alpes maritimes), 1922 - 1927
- Villa Baizeau à Carthage (Tunisie), 1928 - 1931
- Villa De Mandrot, Le Pradet (Var), 1930 - 1931
- Projet de résidence, domaine agricole de Cherchell (Algérie), 1942
- Projet pour la basilique souterraine de la Sainte-Baume (Var), 1948
- Roq et Rob, Cap-Martin (Alpes maritimes), 1949
- Le cabanon de Cap-Martin (Alpes maritimes), 1951 - 1952
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PARABOLE DE LA MEDITERRANEE
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BIBLIOGRAPHIE
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